Trois questions à Michael Cousteau, chef d’orchestre et concepteur du projet « Portugal rêvé » dans le cadre de l’année croisée France-Portugal.

Pourquoi avez-vous souhaité participer à l’année croisée France-Portugal ?
C’était une évidence pour moi qui a déjà participé à d’autres années croisées : seuls ce type d’événements permet de sortir des sentiers battus et découvrir l’autre. Il s’agit de montrer les liens souvent méconnus entre deux cultures, deux peuples, deux traditions. C’est pourquoi y participer était pour moi une évidence mais aussi une nécessité.
Comment avez vous conçu ce projet ?
J’ai conçu ce projet avec l’un des meilleurs spécialistes français de la culture portugaise, le pianiste Bruno Belthoise J’ai fait appel au jeune compositeur français Benjamin Attahir qui a déjà mis en musique de grands poètes de langue portugaise et a beaucoup travaillé avec la soprano franco-portugaise Raquel Camarhina, également au programme. Sa création utilise les deux langues et des lignes mélodiques qui se réfèrent explicitement à la mélancolie du Fado. Anne Victorino D’Almeida, la compositrice portugaise que nous avons sollicitée, a une double culture franço-portugaise. Son concerto pour piano fait en partie référence à l’énergie rythmique de l’œuvre de Ravel dont sera donné Ma mere Loye. Enfin, je souhaitais mettre à l’honneur l’un des plus grands compositeurs portugais du 20e siècle Graça.
3/ En quoi ce programme est-il spécifique et original ?
« Toutes ces œuvres développent une certaine pudeur dans la mélancolie. Elle ont en commun une distanciation humoristique. Il est rare de parvenir à tisser autant de fils entre les œuvres d’un même programme. Ce qui est essentiel à mes yeux : la place du spectateur ne doit pas être réduite à l’acte de consommer. Les concerts doivent nourrir émotionnellement mais aussi intellectuellement. »